Bonne et heureuse Année 2020 à tous les amateurs de ferroviaire!
Quand on parle de musée du train, on a toujours un peu peur de voir des locomotives endormies et bien silencieuses. Le musée de
Madrid-Delicias n'est pas du tout endormi et les locomotives ainsi que les métiers du domaine ferroviaire sont très bien présentés.
Loin de moi l'idée de vous dévoiler en détail le contenu de ce musée car il faut vraiment le visiter. Je vais cependant m'attarder sur deux locomotives, une à l'extérieur et l'autre à l'intérieur.
L'ancienne gare de Madrid-Delicias est située dans le centre de Madrid et à une petite dizaine de minutes à pieds de la gare d'Atocha. La plupart des madrilènes vous dirons que c'est à coté!
Devant le musée, la visite commence avec une belle locomotive 020 construite en Belgique en 1885.
Vues de la locomotive 020 devant le musée
La plaque constructeur indique qu'il s'agit d'une construction de la société Couillet (Marcinelle et Couillet) qui fit partie d'un géant de la métallurgie du Hainaut en son temps. Cette société a même obtenue une médaille d'or à l’exposition universelle de Paris 1867.
La locomotive porte l'immatriculation 020-0231 de la RENFE. Auparavant, cette machine faisait partie de la Compañía de los ferrocarriles de Madrid a Zaragoza y Alicante (MZA) (Compagnie du chemin de fer de Madrid à Saragosse et Alicante) qui fut une première à former la RENFE.
Cela est bien évidemment symbolique car le développement du ferroviaire en Espagne a attiré beaucoup de pays dont l'Angleterre, la France et des luttes opposants des financiers, des industriels. Aujourd'hui, l'Espagne a un réseau ferré très développé, avec une grande partie en grande vitesse et cela n'est pas fini.
La vitesse est bien l'une des clefs pour comprendre le développement du réseau ferré espagnol et les choix de matériel. Il faut garder en mémoire que l'écartement des rails est de 1674 mm ce qui n'est pas compatible de l'écartement des pays voisins. Les distances à parcourir sont assez grandes.
Le second focus est sur le Talgo II qui signifie «Tren articulado ligero Goicoechea Oriol » (Train articulé léger Goicoechea Oriol). Le Talgo est à la fois un concept et un symbole.
Vue du Talgo II dans l'ancienne gare de Delicias
Un peu d'histoire et les principales caractéristiques techniques sont présentées sur un panneau proche du train. Mis en service en 1950 et retiré du service en 1972, ce train avait une classe unique, il était climatisé et pouvait rouler jusqu'à 120 km/h.
Panneau de description en espagnol et anglais
Pour se plonger dans l'atmosphère du Talgo II, il suffit d'entrer dans les voitures. C'est impeccablement préservé et une présentation sur un écran plat incrusté fait revivre un peu de l'histoire de ce train d'avant garde!
Vue des places assises
Salon panoramique
Je n'ai pas pu résister à l'envie de m'assoir dans ce petit salon panoramique et imaginer le paysage de l'Espagne défiler.
Vue du compartiment à bagages
Vue de la motorisation HERCULES 800 ch
Une des caractéristiques du Talgo II est que chaque voiture s'appuie sur les organes de roulement de la voiture précédente. Cela ne vous rappelle t'il pas un concept utilisé bien plus tard sur notre TGV?
Les voitures sont réalisées en aluminium pour un gain de poids. Admirez la queue de train avec cette ligne en arrondi pour le salon panoramique.
L'histoire du Talgo ne s’arrête pas là car il a eu une longue descendance pour aboutir aux trains à grande vitesse Talgo 250 et 350.
Vous n'avez vu qu'une petite partie du superbe matériel ferroviaire conservé dans cette ancienne gare. Alors si vous passer par Madrid, ne manquez surtout les trains dans l'ancienne gare Delicias.
