Le SNG Paris, branche
européenne de SNG Tokyo, l’Institut de langue japonaise de
Shinjuku, a organisé une conférence, le 27 Octobre, sur le chemin
de fer au Japon à travers l’histoire du Groupe Odakyu. Les
passionnés du train ne pouvaient que répondre présents à cette
invitation prometteuse qui allait lever le voile sur quelques uns des
mystères des trains au Japon.
Le Transport ferroviaire au Japon
Il n’y a plus de
société nationale ferroviaire au Japon (depuis 1987) mais 181
compagnies ferroviaires ! Certaines de ces compagnies sont
issues de Japan Railways (ancienne compagnie nationale) et d’autres sont totalement privées. Le
réseau ferré au Japon (36 000 km) dépasse celui de la France
(30 000 km) sur une superficie d’un tiers de moins. Les gares
sont extrêmement fréquentées (le maximum étant de 3,5 millions de
passagers à Shinjuku) et il suffit de regarder une petite vidéo pour
s’en rendre compte.
Le Japon est aussi un
pays qui maîtrise la Grande Vitesse avec le Shinkansen (320 km/h
depuis 2013 sur certaines parties des lignes). Cependant, c’est
surtout le trafic banlieue qui domine.
Qu’est-ce qu’un exploitant au Japon ?
La plus grande surprise
est de constater que le modèle d’exploitation d’une ligne
ferroviaire au Japon est très différent de celui que nous
connaissons en France. Une ligne de train représente un
investissement lourd (infrastructures, trains, signalisation, …) en
particulier dans les zones très denses comme Shinjuku (Ouest de
Tokyo). Pour rentabiliser cette ligne, il faut desservir des zones
urbaines importantes. Pour cela les compagnies ferroviaires n’ont
pas hésité à acquérir des terrains proches des gares, voire de la
ligne, pour y faire construire des logements. Pour que les habitants
puissent vivre dans ces nouveaux quartiers, il faut des supermarchés.
Là encore les compagnies ferroviaires ont investi dans ces
supermarchés et supérettes. L’aboutissement de cette logique va
jusqu’à la réalisation d’hôtels et restaurants, de parc
d’attraction pour le bien être des habitants (et client de la
compagnie).
Tous les groupes
ferroviaires ne vont pas aussi loin mais leur « business
model » est le même. A titre d’exemple, le groupe ODAKYU a 4
branches : Transports, Marchandise, Immobilier, Autres.
Les différents trains exploités par Odakyu
Les trains exploités par
ce groupe sont assez différents. Les trains Romancecar assurent les
services express touristiques vers des grandes villes telles que
Shinjuku, Hakone, Enoshima.
Ces trains portent tous
des noms spécifiques :
- Graceful Super Express (GSE) série 70000 (en service depuis Mars 2018)
- Multi Super Express (MSE) série 60000 (en service depuis 2008)
- Vault Super Express (VSE) série 50000 (en service depuis 2005)
- Luxury Super Express (LSE) série 7000 (retiré du service en Octobre 2018Les RomanceCar ODAKYU
Présentation du LSE par Mr TERADA
Le constructeur de tous
ces trains est Nippon Sharyo. Les LSE, VSE, GSE ont comme
particularités de fonctionner sous 1500 V DC, une vitesse maxi 110
km/h en exploitation et d’avoir une vue panoramique dans la voiture
de tête et des aménagements intérieurs soignés. La cabine de
conduite est située juste au-dessus du panoramique voyageur.
Certains de ces trains ont obtenu le ruban bleu qui est une
distinction accordée aux trains d’exception au Japon (depuis
1958).
Présentation du MSE par Mr TERADA
Les trains de banlieue ne
sont pas en reste avec les séries 1000, 2000, 3000, 4000, 8000. Ces
trains fonctionnent également sous 1500 VC DC et avec une vitesse
maxi de 100 km/h en exploitation. La série 300 comprend 312 trains.
Les rames ont parfois une décoration spéciale de style Manga.
Présentation de la série 2000 (train de banlieue)
Voyager en train au Japon
Dans la culture
japonaise, tout doit commencer à l’heure et être préparé. Un
voyage ne s’improvise pas. Les documentations communiquées lors de
la conférence pour les trains express touristiques en apportent une
illustration parfaite. Tout est clairement indiqué : Les
destinations, les arrêts, les horaires, les lieux à visiter, les
correspondances avec d’autres moyens de transports, … Cela
n’enlève rien au charme du voyage, c’est juste une autre
approche du voyage.
Exemple de voyage organisé (notez le bento en forme de train en haut à gauche)
Pour ce qui est des
trajets en banlieues, la ponctualité et la rapidité sont des
incontournables. Afin de fluidifier au maximum les déplacements, les
exploitants ont abordé le problème de manière globale et apportés
des solutions simples et très efficaces.
Cela commence par les
cartes de transport (ex : Suica, Pasmo, …) qui permettent
d’accéder non seulement au train mais aussi au bus, taxi, faire
ses achats (distributeurs, supérettes, pharmacie, restaurants).
Les horaires des trains
montrent une fréquence importante (toutes les 2 min 30 en heure de
pointe à Shinjuku) et leur présentation permet de repérer
rapidement son prochain départ. Une des fiertés du Japon est la
ponctualité des trains. Les trains ne doivent pas partir en avance
(sinon excuses obligatoires), ni en retard. Dans le cas d’un retard
important (5 minutes) un justificatif de retard est automatiquement
disponible à l’arrivée.
Les voyageurs doivent
être disciplinés. Ils font la queue dans les marquages au sol et
attendent que les voyageurs sortent avant d’entrer. C’est
efficace et respectueux des autres.
Conclusions
Cette
présentation de Mr TAKESHI TERADA, avec le concours du SNG, a été
une vraie découverte des chemins de fer nippons dans leur ensemble.
La présentation a duré une heure et les échanges près de 45
minutes. Cela montre bien que le sujet passionne ! La traduction
en simultané, en particulier pour les questions, a été
remarquablement efficace.