Le Génie du Rail

Les journées portes-ouvertes du 5ème régiment du Génie à Versailles laissent de très beaux souvenirs à tous ceux qui ont pu les vivre en 2003, 2005 et 2009. La variété du matériel ferroviaire, les participants nombreux et l'excellente organisation ont faits de ces journées une référence. Hélas, le régiment n'est plus et pour les nostalgiques et ceux qui n'ont pas eu la chance de connaitre, voici un petit résumé vu de mon appareil photo.

Le 5ème Génie

C'était une véritable institution car ce régiment a été fondé le 11 Juillet 1889 à Versailles. Il s'appelait alors le régiment des sapeurs de chemins de fer.
En 1895, le 5ème génie construit la voie reliant la côte Est à Tananarive à Madagascar.
De 1899 à 1900, le colonel JOFFRE (qui deviendra le célèbre Maréchal) est le chef de corps du 5ème génie.
De 1911 à 1913, c'est la construction du réseau ferré marocain (en voie étroite). La ligne de Casablanca est née à cette époque. Près d'un siècle après, j'ai eu la chance de participer aux essais sur cette ligne, dans le cadre civil, de la signalisation ferroviaire ETCS (une première).

Durant la grande guerre, le régiment s'illustre en Champagne, à Verdun dans la Somme et dans l'Aisne.
Durant la seconde guerre mondiale, les sapeurs sont amenés à détruire les infrastructures ferroviaires pour ralentir l'avancée ennemie.

10 Juin 2010: Dissolution et reprise des missions par le 19ème régiment du génie.

La 10ème compagnie de travaux était la seule compagnie d'active qui réalisait des travaux de voies (rénovation et construction de voies ferrées pour des établissements militaires, mise en oeuvre de ponts lourds démontables).

La 5ème compagnie de travaux était elle composée de réservistes qui réalisaient également des travaux de voies.

Les événements en 2003

Le matériel présenté était très varié. Cela allait des machines à vapeur et diesel en voie normale, des wagons historiques, engins de levage et aussi du matériel pour la voie étroite. Il y avait non seulement le matériel du 5ème génie mais aussi des invités!

Cette année 2003 a vu la création d'une section patrimoine au sein du club sportif et artistique du 5ème génie qui impliquait une trentaine de membres.

Plan d'ensemble du camp du 5ème Génie

En voici un aperçu à travers mes photos.

Le 14 Juin 2003: Portes Ouvertes

Une petite locomotive originale a chaudière verticale surnommée "bouteille à encre" permettait des circulations sur une boucle dans le camp. Ce type de locomotive, du Nord, est rapide à mettre en oeuvre car la vaporisation est beaucoup plus rapide qu'avec les chaudières classiques. Sa petite taille lui permettait de passer partout dans les embranchements industriels dans lesquels elle passait le plus clair de son temps. C'est la société Cockerill qui a produit plus de 890 locomotives de ce genre de 5 différents types (en variant le diamètre de roues et la taille des cylindres).

Une 020 "bouteille à encre"

Détail de l'embiellage

Une énorme locomotive à vapeur de type 141R faisait partie des surprises. Ce type de locomotive américaine (Mikado) est bien connu car il y en a eu beaucoup sur le réseau SNCF après la seconde guerre mondiale. Celle-ci est classée monument historique et elle est la propriété de L'« Amicale des Anciens et Amis de la Traction à Vapeur » Centre/Val de Loire et fonctionne au fioul. La circulation se faisant sur le réseau interne du 5ème génie qui est a deux pas du château de Versailles.

La 141R840

Changement d'époque et de technologie avec cette locomotive électrique BB 22000. Elle est une des rares locomotives n'étant pas baptisée d'un nom de ville. Elle portait en 2003 l'insigne du 5ème génie depuis le 20 Mai 1989. Surnommée "nez cassé", elle est bi-courant (1500 V continu, 25 KV 50 Hz) et apte à circuler à 200 km/h. Cette locomotive, de 4000 kW en puissance continue, était affectée à des trains INFRA.  

BB22367

Une draisine, très utile pour l'inspection des voies était aussi garée à coté des voitures de service.

Le plus surprenant était de circuler en métro historique, en plein air, dans le camp et avec vue (à certains endroits) sur le château de Versailles! Ceci était rendu possible grâce au travail de restauration de l'ADEMAS (lien ici). Les remorques sont remarquablement conservées et on a l'impression de faire un saut dans le passé. Il y avait une motrice de manœuvre, une remorque mixte ABm5 (livrée vert et rouge) qui date de 1932, une remorque de première classe.

La rame SPRAGUE 

Un locotracteur Moyse dans sa belle livrée verte a fait son apparition sur une des voies de stationnement. Il a la réputation d'être particulièrement robuste!

Vue du moteur diesel

On pouvait faire un petit tour à bord.

Le 21 Septembre 2003: Les journées du patrimoine

Pour les journées du patrimoine, il était possible de découvrir d'autres locomotives et wagons.

Vue d'une cabine de locomotive électrique

Le Diplodocus est un engin unique en son genre. Il a été conçu dans les années 50 et avait pour mission de rétablir rapidement la circulation sur les brèches de plusieurs dizaines de mètres en posant des travures (pont modulaire). Il a été utilisé pour le remplacement de tablier de ponts. Le diplodocus dispose de deux cabines et de deux grues. Il pèse 217 tonnes !  

Le Diplodocus

Le Diplodocus est au repos mais il reste impressionnant quand on est tout proche. L'ADEMAS a entrepris la restauration du Diplodocus. 

La présence de la locomotive électrique de type 2D2 était une surprise. Il s'agit d'une locomotive française, surnommée "nez de cochon" et ayant fonctionné des années 30 à 80. Elle a 4 essieux moteurs placés au centre entre les bogies de guidage. Elle est préservée par l'association « E 525 ».

Vue de la 2D25525

Vue de la cabine de la 2D25525

Enfin, un retour aux sources du ferroviaire avec cette Buddicom Saint Pierre qui tout simplement la plus ancienne locomotive conservée! Un moment inoubliable lorsque j'ai pu monter sur la plateforme de monument historique!

Nous aurons l'occasion de voir d'autres merveilles qui ont fait les beaux jours des passionnés de train. Merci au 5ème Génie!